Quelles leçons tirer de l’arrestation des pirates du G Dona1 par les forces du Togo ?

20 Sep 2019

La capacité des composantes de l’architecture de Yaoundé, au premier chef les États, à mettre un coup d’arrêt aux actions les plus criminelles, fait partie des priorités de l’ensemble des acteurs et partenaires.

Rappel des faits : un petit pétrolier, le G-Dona 1, est pris par les pirates pendant la nuit du 11 au 12 mai 2019. La surveillance du Centre des Opérations de la Marine Nationale (COM) et la réaction rapide des acteurs togolais ont permis d’appréhender 8 pirates, sans qu’aucun blessé ne soit à déplorer.

Les pirates, à bord d’une pirogue, ont tenté de détourner le navire G-DONA 1 battant pavillon togolais, de sa trajectoire. En effet, selon le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, la salle des opérations de la marine togolaise avait observé un mouvement anormal du navire. Elle a interrogé le navire sur ce changement de direction. Mais celui-ci ne donnait pas de réponse rassurante. En l’absence de confirmation ou de réponse du navire, la salle des opérations a conclu à une attaque. C’est ainsi qu’une vedette rapide appuyée par un, puis deux patrouilleurs ont réussi à arraisonner le navire. Les 8 pirates ont été remis à la Gendarmerie Maritime, puis présentés au Procureur de la République.

C’est, de mémoire d’homme, une première historique. Le Togo a réalisé, sans effusion de sang, une opération que les spécialistes appellent « reprise de vive force », en l’occurrence une action complexe et à haut risque de montée à bord et de reprise de contrôle d’un navire manœuvré par des criminels potentiellement dangereux. Les marins togolais ont aussi démontré leur capacité à utiliser la Force en mer, dans un cadre légal et rigoureux. Par ailleurs, la transmission de l’affaire vers la justice met en valeur la continuité dans l’action publique.

L’instruction étant en cours, nous ne publierons pas de détail. Mais nul doute que le retour d’expérience, sous les angles opérationnels et judiciaires, intéressera l’ensemble de la communauté de l’AY, mais également les partenaires œuvrant en soutien. La mission de collecte d’enseignements menée par le Capitaine de Vaisseau Major Boniface Konan, directeur intérimaire du CRESMAO, épaulé par une équipe multidisciplinaire de 6 cadres et experts de l’AY, avec le soutien technique et financier de l’ONUDC et du projet GoGIN a été particulièrement fructueuse et a permis l’élaboration d’un précieux rapport. L’ONUDC et le projet GoGIN restent attentifs aux futures évolutions, en soutien de ceux qui travaillent maintenant jusqu’à présenter les criminels appréhendé à la justice. »

Lire l’interview du directeur du CRESMAO publiée par l’ONAEM Togo.

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